3 questions au Président du comité environnement d'Armateurs de France

Le Directeur général de Greenship Gas, Bruno Caillard, est également Président du comité de pilotage environnement d’Armateurs de France depuis le printemps 2017. Il répond à trois questions.

Le comité environnement constitue, au sein d’Armateurs de France, le principal lieu d’échange sur les enjeux environnementaux du secteur maritime. Il réunit l’ensemble des experts « environnement » des compagnies maritimes adhérentes et permet d’effectuer un suivi régulier des dossiers en cours, d’informer les armateurs sur les changements de la règlementation au niveau national, européen et international, de collecter l’avis des armateurs sur des problématiques spécifiques, et de faciliter les échanges entre les représentants de chaque compagnie. Le comité échange également avec l’administration maritime et diverses organisations comme l’International Chamber of Shipping (ICS), l’European Community Shipowners' Association (ECSA), les sociétés de classes ou fournisseurs de matériels et de services sur tous les sujets environnementaux.

 

1. Quel est l’objectif du comité environnement et quel est le rôle de son Président ?

En tant que Président de comité, mon rôle consiste à veiller au bon déroulement des réunions ainsi qu’à animer et orienter les discussions, avec l’appui des experts environnement d’Armateurs de France : Nelly Grassin et Cécile Rafat. Le Président doit également garantir que les multiples intérêts des armateurs soient entendus sur chaque question avant de définir la position générale d’Armateurs de France sur un sujet précis. Le Président n’a bien évidemment pas vocation à représenter uniquement sa compagnie, mais l’ensemble des armateurs.

 

2. Quels sont les grands thèmes que le comité environnement traite en ce moment ?

Nos principaux sujets concernent la transition énergétique du secteur, défi majeur auquel doivent répondre les armateurs. Certains sujets s’inscrivent sur le long terme, comme ceux liés à la réduction des émissions telles que :

  • celles des gaz à effet de serre (GES) des navires ;
  • celles de soufre et d’azote avec la création de zones ECA et du Global Cap 2020 pour le soufre.

D’autres sujets viennent élargir le spectre des actions environnementales menées par les armateurs comme le recyclage des navires, la pollution sonore sous-marine, la gestion des déchets, ou encore les eaux de ballast et la lutte contre les espèces invasives.

La complexité de ces sujets se caractérise par leur aspect international. La plupart des décisions ont vocation à - et doivent - s’appliquer à l’échelle planétaire pour pouvoir, d’une part, réduire l’impact environnemental des navires, et d’autre part, éviter les distorsions de concurrence entre les flottes des différents pays.

 

3. Quel sujet du comité environnement souhaiteriez-vous aborder plus en détail ?

La réduction des émissions de GES des navires est une des principales préoccupations du comité environnement. Le transport maritime international s’est engagé en 2018, sous l’égide de l’Organisation maritime internationale (OMI), à réduire le volume total d'émissions de GES annuelles d'au moins 50% d'ici à 2050, par rapport à 2008, afin d’aboutir à une élimination totale des émissions au cours du siècle.

Pour ce faire, un éventail de mesures est envisagé par les armateurs et discuté, notamment lors des réunions du comité environnement, afin de déterminer celles apparaissant comme les plus adéquates et les plus réalisables. Deux catégories de mesures sont considérées : les mesures opérationnelles telles que l’optimisation de vitesse ou l’amélioration de l’efficacité énergétique du navire, et les mesures techniques relatives à la construction et au design des navires, ou l’utilisation de carburant réduisant les émissions, voire d'énergie décarbonée.

 

Photo : ©StudioPONANT / Lorraine Turci

Date publication: 
Jeudi, 21 mars, 2019 - 11:30
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