Le 25 juin la Plateforme Océan & Climat (POC) a dédié son rendez-vous au thème du Shipping : « Transformer l'économie maritime : Comment poursuivre une décarbonation du transport maritime post-Covid 19 ? ». Pour répondre à cette question, Jean-Marc Lacave, Délégué général d’Armateurs de France intervenait au côté d’Antidia Citores1 de Surfrider Foundation Europe (SFE) et Lise Detrimont2 de International Windship Association (IWSA) sous la modération d’Eric Banel, Directeur Interrégional de la mer Sud-Atlantique et Vice-président de la POC. Retour sur les messages clés de cette conférence qui a réuni plus de 100 participants en ligne.
| De gauche à droite et de bas en haut : Lise Détrimont, Pilotage et coordination, International Windship Association (IWSA); Jean-Marc Lacave, Délégué général d’Armateurs de France; Antidia Citores, Coordinatrice Lobbying et Droit Environnement de Surfrider Foundation Europe (SFE) et Vice-présidente de la POC; Jean-Philippe Quitot, Chef de la Mission Flotte de Commerce (Direction des affaires maritimes); Eric Banel, Directeur Interrégional de la mer Sud-Atlantique et Vice-président de la POC; François Frey, Président de la Fondation Esprit de Velox |
Réflexions sur la poursuite des efforts de réduction des émissions de CO2 dans le transport maritime
Après avoir rappelé que la période COVID 19 avait mis en évidence le caractère économique mondial essentiel du shipping, Jean-Marc Lacave a partagé les réflexions et prises de conscience qui animent le secteur français suite à cette période. La pandémie amène à s’interroger sur les enjeux de souveraineté, sur le gigantisme, la diversification des approvisionnements et la relocalisation des activités. Elle repositionne surtout la question environnementale et renforce la volonté et l’urgence de décarbonation. Pour Jean-Marc Lacave, « Même le besoin certain de relance ne peut justifier qu’on revienne sur ce cap ». Pour autant, le shipping se heurte à l’absence de solutions décarbonées matures et disponibles à grande échelle pour l’ensemble des usages.
Une période de transition est incontournable : il existe certaines solutions telles que le gaz naturel liquéfié (GNL) et la réduction de vitesse qui permettent dès aujourd’hui de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et qui, pour cette raison, doivent être soutenues. En parallèle, une accélération de la R&D pour développer et passer à échelle industrielle des solutions davantage décarbonées est nécessaire. Et les Armateurs français sont engagés dans de nombreuses démarches : déploiement du biométhane, de l’hydrogène, du vélique, des biocarburants. Mais pour Jean-Marc Lacave, « les armateurs n’y arriveront pas seuls, les acteurs de la chaine logistiques, les acteurs de la R&D, les ports, les pouvoirs publics doivent tous jouer leur part ».
Lancement du nouveau label « Green Marine Europe »
Antidia Citores a présenté le label Green Marine Europe (GME), adaptation européenne du programme de certification environnementale volontaire Nord-américain Alliance Verte. Le label GME, lancé en avril 2020, vise à améliorer la performance environnementale de l’industrie maritime au-delà des exigences réglementaires en matière d’émissions de polluant et de GES, de rejets des eaux huileuses, de gestion d’espèces aquatiques envahissantes, de gestion des déchets, et même de bruit sous-marin. Pour Antidia Citores, c’est un véritable outil de performance puisque les armateurs labélisés sont dans l’obligation d’améliorer d’une année sur l’autre leur performance environnementale. Pour l’édition 2020, les candidats sont exclusivement français. Le défi pour les années à venir reste à implanter le label en Europe et à l’ouvrir à d’autres acteurs tels que les chantiers navals ou les terminaux.
Solutions véliques : solutions d’avenir pour le secteur maritime
Lise Détrimont a poursuivi sur les solutions véliques. La France est pionnière dans le déploiement de cette solution bas carbone. Si la voile est utilisée depuis des siècles par la marine marchande, les solutions d’aujourd’hui n’ont plus grand-chose à voir : voile souple, voile rigide, voile de kite, propulsion principale, assistance vélique, etc, il s’agit de véritables innovations technologiques que s’apprêtent à mettre en œuvre de futurs armateurs tels que Neoline, TOWT ou des armateurs historiques tels que CMA CGM et Louis Dreyfus Armateurs.
Le format en ligne de ce rendez-vous Océan&Climat était une première pour la POC. Armateurs de France remercie la POC pour le choix d’une thématique shipping et se félicite de la réussite de la conférence et de la richesse des échanges qui ont pu avoir lieu. « Nous espérons réitérer l’exercice car nous sommes convaincus des vertus du dialogue multi-acteurs pour avancer sur les questions environnementales » conclut Jean-Marc Lacave.
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Armateurs de France et la Plateforme Océan & Climat Armateurs de France est membre actif de la plateforme Océan et Climat depuis sa création en 2014 et siège depuis un peu plus de deux ans au sein du Conseil d’Administration. |
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Mieux Connaitre la Plateforme Océan & Climat
La Plateforme Océan et Climat (POC) est un réseau international multi-acteurs, créé le 10 juin 2014 à l’occasion de la Journée Mondiale des Océans avec l’appui de la Commission Océanographique Intergouvernementale de l’UNESCO. Elle rassemble aujourd’hui plus de 90 membres – instituts de recherche, ONGs, aquariums, secteur privé, institutions françaises et agences internationales, collectivités territoriales, travaillant ensemble pour communiquer le message suivant : « un océan en bonne santé, un climat protégé »
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En savoir + :
Site web du Label Green Marine Europe
Site web de la Plateforme Océan&Climat
1 Coordinatrice Lobbying et Droit Environnement de Surfrider Foundation Europe et Vice-présidente de la POC
2 Pilotage et coordination, International Windship Association (IWSA)
(c) Martin_damboldt