ENTRETIEN AVEC UN ANCIEN ELEVE DE L’ENSM, UNE ECOLE PAS COMME LES AUTRES

Héritière des écoles d’hydrographie de Colbert et des écoles nationales de la marine marchande, L’École Nationale Supérieure Maritime (ENSM) forme les officiers de la marine marchande. Armateurs de France a interviewé un de ses anciens élève au parcours atypique, Etienne Melliani.

 

 

 

1. Qu’est-ce qui t’a poussé à faire des études d’officier ? Pourquoi avoir choisi l’ENSM ?

Comme beaucoup d’autres élèves, j’ai choisi cette école parce qu’une partie de ma famille exerçait le métier de marin. C’est donc avec une certaine conviction que j’ai choisi l’ENSM, conviction qui restait à explorer bien évidemment. 

 

2. Quel a été ton parcours au sein de cette école ?

Un parcours tout à fait classique, filière polyvalente au Havre. Je fais également partie de la première promotion qui s’est vu délivrer le titre d’ingénieur en plus des brevets d’officier et du Diplôme d’Études supérieures de la Marine marchande (DESMM). 

 

3. Où as-tu fait tes stages ? Comment les as-tu trouvés ?

Mes stages se sont principalement déroulés sur des ferries. Mon premier embarquement s’est fait sur le Pont-Aven de la Brittany Ferries, le reste de mes stages ont été effectués chez DFDS, qui opère des navires entre Calais et Douvres. 

 

4. Quelle est la plus belle expérience que tu as vécue sur l’eau ?

Les belles expériences sont évidemment nombreuses. Toutefois, je crois que la plus marquante d’entre elles reste, de manière générale, ces moments où le navire est dans la tempête. Ça n’est pas un moment des plus agréables ou reposant, mais c’est à cet instant que la métier d’officier prend tout son sens. Ce type d'événement exacerbe la nécessité d’avancer de concert pour porter un projet commun ; en l’occurrence l’expédition maritime. 

 

5. As-tu des anecdotes à nous raconter sur l’ENSM ?

Là aussi, les anecdotes sur l’ENSM sont nombreuses. Y avoir passé cinq ans de ma vie implique d’y avoir vécu beaucoup de choses. Cependant, tous les instants partagés ont pour dénominateur la cohésion, valeur forte de l’ENSM. Dans aucune autre école, je n’ai pu voir une cohésion aussi forte entre les élèves. Le métier de marin est un métier de conviction, on n’y arrive rarement par hasard, cette appétence particulière  soude les élèves, bien plus que dans beaucoup d’autres institutions. Cette idée de cohésion est également portée par le corps enseignant. La majorité des professeurs qui enseignent à l’ENSM sont eux-mêmes passés par les bancs de cette école… Cette particularité renforce encore un peu plus le sentiment d’appartenance qui anime l’institution et ceux qui la composent. 

 

6. Recommanderais-tu l’ENSM ? Pourquoi ? 

Je recommande l’ENSM, sans une once hésitation. Cette école est une opportunité qui permet d’en considérer beaucoup d’autres. La diversité des matières enseignées, les nombreux embarquements d’élève ; il y a là autant d’éléments qui permettent de se distinguer dans le monde du travail, et pas seulement à bord de navires. En plus d’offrir un socle de connaissance solide et un diplôme reconnu, l’aspect professionnalisant de la formation nous dote de cette valeur ajoutée qui, dans le monde du travail, fait la différence. C’est une chose d’être diplômé, mais il en est une autre plus délicate et moins perceptible, la confrontation au monde du travail. Ce deuxième aspect est trop souvent négligé dans les études supérieures, mais pas à l’ENSM. 

 

7. Que fais-tu aujourd’hui ?

À l’issue de ma dernière année à l’ENSM, en 2016, j’ai décidé de poursuivre mes études en parallèle de la navigation. J’ai donc intégré la Sorbonne pour une licence de Droit sans jamais perdre de vue ce pour quoi je m’étais formé initialement, naviguer. 

À l’issue de cette licence, il a fallu faire le choix de mettre les embarquements de côté, au moins pour un temps. Aujourd’hui, j’étudie deux masters à Paris, un en Sciences politiques et Affaires publiques, un autre en Droit public. Ce choix qui peut s’avérer « exotique » n’est en fait pas si éloigné de mon métier premier. Le maritime est un vaste sujet, aux facettes multiples. Je sais que je ne quitterai jamais vraiment le maritime (on n’oublie jamais ses premières amours), mais continuerai simplement de l'aborder sous des angles différents. Il y a tant à faire pour la Marine marchande française, tant à promouvoir, tant d’enjeux à soutenir et développer. 

 


 

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Date publication: 
Lundi, 28 octobre, 2019 - 17:30
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